L’hydrocéphalie à pression normale est une pathologie qui peut concerner 1 % des patients de plus de 60 ans. Cette maladie correspond à des troubles de la circulation du liquide fabriqué par le cerveau appelé liquide cérébrospinal, fabriqué dans les cavités du cerveau (les ventricules). Il ressemble à de l’eau.

En cas d’hydrocéphalie, le liquide ne circule plus bien, s’accumule à l’intérieur du cerveau et le comprime. 

Les patients atteints présentent trois types de signes cliniques. On retrouve tout d’abord, et de façon quasiment constante, des troubles de la marche avec de petits pas, une diminution de la vitesse, un demi-tour qui se fait en trois étapes ou plus, un équilibre instable, des épisodes de chute, et parfois des difficultés pour écrire.

Le second signe qui peut être retrouvé est un problème d’incontinence urinaire, pouvant aller de la nécessité de se lever plusieurs fois la nuit pour uriner avec un raccourcissement progressif du délai entre l’envie d’uriner et la miction, pouvant aboutir à une vraie incontinence nécessitant le port de protection.

Enfin, on retrouve des troubles de la mémoire, avec un patient qui semble «ralenti» dans sa vie quotidienne, qui oublie les faits récents, qui parle plus lentement. Les troubles de la mémoire sont moins importants que dans une maladie d’Alzheimer.

Si le diagnostic n’est pas fait, les signes s’aggravent progressivement, pouvant aller jusqu’à une impossibilité de marcher et la nécessité d’utiliser un fauteuil roulant. Le diagnostic est suspecté sur un scanner ou une IRM. 

Le traitement consiste ensuite à réaliser une intervention chirurgicale pour dériver le liquide cérébrospinal. Un cathéter est inséré sous la peau, entre les cavités du cerveau et le cœur (dérivation ventriculo-atriale) ou le péritoine, au niveau de l’abdomen (dérivation ventriculo-péritonéale), pour permettre à nouveau l’écoulement de ce liquide cérébrospinal.

Il s’agit d’une pathologie encore mal connue et dont la prise en charge nécessite une bonne coordination entre médecins généralistes, gériatres, neurologues, radiologues et neurochirurgiens. Si le diagnostic est confirmé par les différents examens complémentaires, il est fréquent que les patients atteints retrouvent une bonne autonomie dans leur vie quotidienne. Il faut donc y penser si une personne âgée commence à présenter des troubles de la marche.