En montant sur un tabouret, en allant aux toilettes la nuit, en sortant sans sa canne: de plus en plus de personnes âgées tombent et le risque de mourir après une chute a doublé chez les plus de 75 ans.

Bien sûr, la population âgée a augmenté mais même en prenant cela en compte, le taux de mortalité après une chute pour chaque tranche d’âge après 75 ans a doublé chez les hommes et les femmes, selon l’étude menée par des chercheurs néerlandais et américains et publiée par le Journal de l’Académie américaine de médecine (Jama).

« Près d’une personne de plus de 65 ans sur trois tombe chaque année », souligne le docteur Marco Pahor, directeur de l’Institut du vieillissement à l’université de Floride, dans un éditorial. « Tomber est un événement potentiellement catastrophique et mortel pour les personnes âgées ».

Au-delà du risque de décès d’un traumatisme crânien ou d’une hémorragie, si une hanche, un genou ou une cheville est fracturée, l’événement peut marquer le début d’un cercle vicieux: hospitalisation, perte d’indépendance, rééducation dans un centre et effets durables sur le moral et sur la santé mentale.

Il est possible que les personnes âgées d’aujourd’hui soient plus actives que celles d’hier. L’obésité croissante joue sans doute aussi un rôle car elle affaiblit les muscles.

Surtout, des médecins constatent avec amertume que la médecine moderne a amélioré le traitement des maladies chroniques mais a négligé de s’intéresser à la vie menée par les gens dans le grand âge, souvent surmédicamentés.

L’une de ses méthodes favorites pour réduire le risque de chute est simple: « déprescrire ». Des études ont montré qu’à partir de quatre médicaments quotidiens, la désorientation et la perte d’équilibre augmentaient significativement.

« On est très forts pour écrire des ordonnances pour des médicaments mais beaucoup moins quand il s’agit d’en enlever, même quand ils ne sont plus utiles », dit le gériatre à l’AFP.

Reste l’exercice physique.

Dans cette expérience menée à Vancouver au Canada, relativement petite (environ 300 septuagénaires), les chercheurs ont testé le programme de rééducation Otago: une quinzaine d’exercices sur les genoux, chevilles, hanches… et sur l’équilibre (marcher en arrière, se tenir sur une jambe…), à répéter trois fois par semaine, avec 30 minutes de marche deux fois par semaine.

Résultat: les participants ayant suivi le programme sont moins tombés durant la période étudiée qu’un groupe témoin.

Des études passées n’ont pas trouvé d’effet similaire mais, au total, la recherche semble confirmer les bienfaits de l’exercice, quand il est suivi avec discipline.

Ce qui intrigue les chercheurs est que l’activité physique aide les gens mais sans apparemment augmenter leur masse musculaire.

« On ne sait pas vraiment pourquoi », relève M. Taler. « Les gens ont davantage conscience de leur corps et de leur espace, ils se sentent mieux quand ils font de l’exercice. » Et ils tombent moins.