Instaurer un traitement médicamenteux visant à détruire et à prévenir l’apparition des lésions cérébrales dans le cerveau dès l’apparition des premiers signes, permettrait d’éviter l’aggravation des signes et la survenue de complications. 

De manière globale, la recherche médicale dans le domaine de la maladie d’Alzheimer vise à apporter des réponses dans différents domaines, en particulier :

– un diagnostic de la maladie de plus en plus précoce (dès l’apparition des premiers signes),

– un diagnostic de la maladie à un stade dit « pré-symptomatique » (avant même l’apparition des premiers signes de la maladie),

– un traitement médicamenteux curatif (qui permet de guérir),

– un traitement médicamenteux symptomatique (qui permet de ralentir l’évolution des signes de la maladie).

LA RECHERCHE DU DIAGNOSTIC PRÉCOCE

Environ 20 à 30 ans s’écoulent entre l’apparition des premiers signes cliniques et le diagnostic posé de la maladie.

Les lésions cérébrales se développent, s’étendent dans le cerveau et détruisent de plus en plus de neurones.

C’est durant cette période qu’existe le maximum de chance de réduire/ralentir l’installation des lésions et donc de retarder la survenue des signes de plus en plus graves favorisant la perte d’autonomie. Dans la pratique, la difficulté réside dans le fait qu’avoir des premiers signes de déclin cognitif n’implique pas automatiquement de développer la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée. Chez certaines personnes, ces signes vont disparaître ou peuvent être traités.

La recherche du diagnostic précoce vise à identifier et à développer des molécules traceuses (biomarqueurs) dans le sang ou dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) permettant de dire qu’il y a une très forte présomption de développement de la maladie d’Alzheimer. Ces biomarqueurs existent mais restent encore réservés au domaine de la recherche car leur prédictivité reste insuffisante : le risque est d’annoncer à tort la maladie et donc la survenue future des signes, ou d’écarter à tort la survenue future des signes. 

Les études du génome peuvent également aider à augmenter la « certitude » de survenue de la maladie. Les travaux en neuro-psychologie apportent un complément utile, avec la perspective d’analyse des tests pratiqués par l’intelligence artificielle permettant d’être plus discriminant.

Cette stratégie visant à instaurer un traitement médicamenteux suite à un diagnostic précoce rencontre un autre mouvement de fond : l’élaboration d’un parcours de santé pour la personne malade, avec là également l’accès à un diagnostic le plus précoce possible et individualisé. 

 

LE DIAGNOSTIC DE LA MALADIE AVANT MÊME LA SURVENUE DES PREMIERS SIGNES

A ce stade, la personne ne présente aucun signe de la maladie. Cependant, dans le sang et/ou le liquide céphalo-rachidien par exemple, des biomarqueurs sont déjà présents

 

UN TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX CURATIF (QUI PERMET DE GUÉRIR)

Le Dr Aloïs Alzheimer avait identifié, dès 1907, des lésions cérébrales, devenues classiques dans la maladie d’Alzheimer : des plaques amyloïdes (à l’extérieur des neurones) et une dégénérescence neurofibrillaire à protéine Tau (à l’intérieur des neurones). 

Même si les mécanismes menant à la création de ces lésions sont de mieux en mieux identifiés et décodés, les causes de ces mécanismes restent inconnues à ce jour. C’est pourquoi, en l’état des connaissances actuelles, il n’existe pas de médicament permettant de guérir la maladie d’Alzheimer. Il est peu probable qu’un tel médicament soit disponible avant 2030. 

UN TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX SYMPTOMATIQUE (QUI PERMET DE RALENTIR L’ÉVOLUTION DES SIGNES DE LA MALADIE)

Habituellement, sur 100 médicaments testés, seulement 10, au bout d’un long processus d’évaluation, obtiennent l’autorisation d’être vendus (AMM : autorisation de mise sur le marché). Dans le cadre de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée, le taux d’échec est de 99,6 % au lieu de 90 %. 

En France, quatre molécules sont en vente en pharmacie : donépézil, galantamine, rivastigmine et mémantine. Ces médicaments ne sont plus remboursés par l’assurance maladie depuis le 1er août 2018. Ce qui signifie qu’ils ne sont pas disponibles dans toutes les pharmacies et le prix de vente est variable d’une pharmacie à l’autre. La raison avancée par les pouvoirs publics : ils ont peu d’impact sur l’évolution de la maladie et ils sont responsables d’effets indésirables. 

POURQUOI CES MEDICAMENTS SEMBLENT INSUFFISANMMENT EFFICAES POUR L’ALZHEIMER?

    • Le principe linéaire (une cause unique => une conséquence) est remis en question. Outre les plaques amyloïdes et la protéine Tau, d’autres pistes sont étudiées comme le rôle de l’immunité innée, du métabolisme des lipides, du cholestérol, des glucides, le rôle de la transmission synaptique des neurones, le phénomène d’apoptose (autodestruction programmée des cellules)… Cela se traduit dans les essais thérapeutiques par des tests de combinaisons de molécules (cocktails de médicaments).
    • Certaines équipes recherchent la cause de la maladie au niveau du tube digestif (deuxième organe le plus innervé après le cerveau), avec l’hypothèse d’une cause infectieuse de la maladie.
    • Les modèles animaux utilisés jusqu’à présent sont trop simples et ne permettent pas de rendre compte de la complexité des mécanismes chez l’être humain. Des modèles plus complexes sont à l’étude.
    • Ces médicaments sont prescrits trop tardivement (stade où les neurones sont détruits). Tout l’enjeu est d’aller vers un diagnostic précoce c’est-à-dire dès l’apparition des premiers signes de la maladie (souffrance du neurone) afin de donner le maximum de chance d’efficacité au médicament qui va empêcher la propagation des lésions (plaques amyloïdes et de la protéine Tau) dans le cerveau.

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